José Bové condamné à dix mois de prison avec sursis

http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226--162216-,00.html

LEMONDE, FRANCE
| 15.03.01 | 15h27

José Bové, cofondateur de la Confédération paysanne, a été condamné, jeudi 15 mars, à dix mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l'épreuve par le tribunal correctionnel de Montpellier pour la destruction de plants de riz transgénique en juin 1999. Le ministère public avait requis contre lui et ses deux coprévenus trois mois de prison ferme à l'audience du 9 février. Dominique Soullier, porte-parole de la Confédération pour l'Hérault, a été condamné à huit mois de prison avec sursis. Le troisième prévenu, René Riesel, ancien membre de ce syndicat, a été condamné à dix mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l'épreuve. Tous trois ont été reconnus "coupables des faits qui leur étaient reprochés", c'est-à-dire leur action contre le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), le 5 juin 1999, à Montpellier, où ils avaient détruit 300 plants de riz transgénique.

L'un des avocats des prévenus, Me François Roux, a laissé entendre que ses clients allaient faire appel. Ils encouraient cinq ans de prison et 500 000 francs d'amende. Le procureur de la République ne s'était pas opposé à ce que la peine de M. Soullier soit assortie du sursis, compte tenu qu'il n'avait jamais été condamné, contrairement à MM. Bové et Riesel. Seuls MM. Bové et Soullier étaient présents jeudi au délibéré. Les trois hommes ont également été condamnés à des amendes et au paiement de dommages et intérêts aux trois parties civiles, dont le Cirad. Le 5 juin 1999, MM. Bové, Riesel et Soulier s'étaient introduits par effraction, en compagnie d'une centaine d'agriculteurs, dans les locaux du Cirad et ils avaient saccagé, à visage découvert, une serre et détruit des plants de riz. Ils entendaient protester contre les recherches en faveur des organismes génétiquement modifiés (OGM). Selon le Cirad, les plants visés ne devaient pas servir à "la mise au point de variétés diffusables", et leur destruction a pénalisé dix ans de recherches. Le Cirad avait dénoncé "l'atteinte inadmissible à l'outil de travail des chercheurs, le gaspillage de l'argent du contribuable, puisque les travaux, entrepris en pleine transparence, étaient financés par des fonds publics". Il entendait aussi "défendre la mission de la recherche publique et sa capacité à travailler sur les nouvelles technologies". "Le combat continue. Ce ne sont pas les peines de prison ou les amendes, ce n'est pas la répression qui vont nous interdire de dire que les OGM sont dangereux", a déclaré José Bové à la presse devant le tribunal correctionnel de Montpellier. "La justice de Montpellier a pris fait et cause pour les OGM et son jugement est inacceptable car les mouvements syndicaux sont de ce fait criminalisés", a-t-il ajouté. José Bové a annoncé qu'il faisait appel du jugement et que la Confédération paysanne maintenait sa décision de faire du 17 avril prochain "une journée anti-OGM" en France.

Avec AFP


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