Extrait des Chroniques de Cybrie du 3 avril 2001:

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JOSÉ BOVÉ : AVIS DE RECHERCHE

Les services canadiens de l'Immigration ont confirmé au quotidien torontois The Globe and Mail qu'un avis général de recherche avait été émis à l'endroit du militant anti-mondialisation José Bové, fondateur du groupe Confédération paysanne et vif opposant au concept de malbouffe. M. Bové est invité par le Conseil des Canadiens (organisme non partisan de recherche et de sensibilisation à des questions nationales) à s'adresser à certains groupes à l'occasion du Sommet des Amériques qui se tiendra du 20 au 22 avril prochain à Québec.

Un porte-parole du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration a révélé au Globe and Mail que l'avis avait été communiqué aux responsables et au personnel de tous les points d'entrée au pays leur demandant d'être aux aguets pour interdire à José Bové d'entrer en sol canadien. Le porte-parole a déclaré que M. Bové serait interdit d'entrer parce qu'il a été reconnu coupable du «démontage» d'un établissement de restauration rapide MacDonald en août 1999 à Millau (France). Selon le porte-parole : «sur le plan technique, il est inadmissible au Canada [...] il a un dossier criminel», mais il s'agit d'une procédure inhabituelle directement liée à l'intention de M. Bové de se rendre au Sommet de Québec.

Rejoint en France par une journaliste du quotidien La Presse, M. Bové a déclaré qu'il n'avait pas renoncé à venir au Québec, et n'avoir reçu aucune nouvelle de l'ambassade canadienne pour infirmer ou confirmer la nouvelle. M. Bové dit avoir déjà acheté son billet d'avion et que son arrivée en terre canadienne est prévue pour le 17 avril.

M. Bové ne serait pas seul dans la mire des autorités canadiennes. Vendredi dernier, le militant des droits de la personne George Lakey a été détenu et interrogé durant plusieurs heures après être descendu d'un avion à l'aéroport international d'Ottawa. D'après le Ottawa Citizen, M. Lakey arrivait de Bangkok où il avait animé un atelier de formation en technique de manifestation pacifique à des groupes de moines tibétains.

George Lakey, 62 ans, un quaker, est directeur de Training for Change, un organisme de formation qui s'adresse aux groupes qui militent de façon démocratique et non violente pour des changements sociaux. Il était à Ottawa pour s'adresser à un groupe de 200 militants en préparation d'une manifestation qui se déroulait lundi devant le ministère des Affaires Extérieures à Ottawa (voir article du Devoir). Les militants exigeaint que les documents préparatoires au Sommet des Amériques soient rendus publics. Fait inusité, précisons que les militants ont pu tenir leur séance d'information dans des locaux situés sur la colline parlementaire, gracieuseté de la Chambre des communes.

L'entrée au pays de militants qui souhaitent se faire entendre au Sommet des Amériques pose problème aux autorités canadiennes en raison des milliers de points d'entrée entre le Canada et les États-Unis. De plus, un article récent du Montreal Gazette évoquait la possibilité que des manifestants entrent au pays par voie de territoires autochtones qui jouxtent les frontières Canada/États-Unis.

Entre temps, sur le Web, le site Sécurité-Sommet a été inaccessible durant environ 24 heures la semaine dernière, question de procéder à l'ajout de nombreux nouveaux contenus, notamment les cartes des trois périmètres de sécurité (ville de Québec, ville de Sainte-Foy et aéroport de Sainte-Foy). Le site, dont le nom de domaine est détenu par la Gendarmerie royale du Canada, est une initiative de la GRC, de la Sûreté du Québec, du Service de police de la Ville de Québec et du Service de la Protection publique de la ville de Sainte-Foy.

Toujours sur le Web, la Ville de Québec a publié un communiqué détaillant les mesures qui seront prises durant le Sommet pour assurer tous les services à la population (protection contre incendie, police, santé et transport ambulancier, transport en commun, utilités publiques, etc.).

Enfin, à moins d'être plongé dans un coma profond, il était difficile la semaine dernière d'ignorer la rafle policière sans précédent dirigée contre le groupe de motards Hell's Angels : 1 700 policiers, 254 perquisitions, 140 arrestations de membres ou proches des Hell's. Le quotidien Le Soleil (archives non disponibles) rapportait dimanche que le Sommet des Amériques n'était pas étranger au choix du moment pour mener cette opération. Citant Louis Dionne, directeur du bureau de la lutte au crime organisé à la Sûreté du Québec, Isabelle Mathieu écrit : «Le Sommet avait une importance parce qu'engager une opération qui exigeait plus de 1 500 policiers, alors que beaucoup d'entre eux étaient pris à Québec, ça aurait été difficile.»

 


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